jeudi 19 novembre 2009

DE RETOUR


Chers amis,

L’activité professionnelle et les multiples occupations qui sont les miennes ne m’ont pas permis de mettre régulièrement — et cela depuis quelques mois déjà — en ligne les articles que je souhaitais y faire paraître.

J’espère que vous, les lecteurs fidèles, aurez la bonté de pardonner cet état de faits et, je m’engage à ne pas laisser aussi longtemps mon blog — qui est aussi le vôtre — sans nouvelles publications.

Je continuerai à publier la “Vraie dévotion à Marie” de saint Louis-Marie Grignion de Montfort et d’autres textes que je jugerai opportuns.

Comme vous le savez, vous pouvez les commenter et donner votre avis sur ce qui est publié dans ce blog qui n’a d’autre prétention que celle d’aider l’Église et tous les enfants qui la composent.

Persuadé de votre fraternelle compréhension, je vous dis : à très bientôt, dans l’amour de Dieu et de la Vierge Marie notre très Sainte Mère.

Le Webmaster

dimanche 22 mars 2009

ANNONCIATION

L'annonce faite à Marie

Mes chers petits enfants,
Écoutez mes paroles de mère qui retentissent dans tous les coins de la planète, en ces temps où le mal qui se déchaîne peut blesser vos cœurs et vos esprits, déchaîner en vous des tempêtes violentes et introduire en vous un fiel détestable.
C'est une offensive contre les ténèbres qui se déclenche avec les armes que je vous indique en tous les lieux où vous connaissez ma présence. Ne vous endormez pas! Soyez des veilleurs attentifs et priants pour combattre le destructeur qui veut arracher vos âmes à cette Trinité sainte qui doit vous habiter.
Le péril est certain si vous n'écoutez plus mon Fils : soyez attentifs à Son enseignement qui vaincra les erreurs engendrées par le matérialisme. Vous vaincrez si sa Parole s'enflamme au plus profond de vous-mêmes, car alors cette source qui est en vos cœurs ne tarira jamais. Fuyez les eaux stagnantes où la vase nauséabonde vit, car elle vous engloutirait dans une léthargie destructrice. Osez plonger dans le fleuve de vie qui vous emmène vers les demeures mystiques, dans le silence des rives verdoyantes.
Ce n'est point dans le bruit et la confusion que vous trouverez le Seigneur et vous trouverez vous-mêmes. Ma vie cachée a préparé Jésus à Sa Mission : vous découvrirez la vôtre si l'agitation n'annihile pas la perle précieuse que le Baptême a placée en vous. Gardez ces cœurs si riches d'enfants baptisés, dans une pureté et une confiance indéfectibles et alors ce Monde Nouveau que vous espérez tant, se lèvera comme une aube nouvelle pleine d'espérance joyeuse. Dans ce ciel purifié se dessinera la Croix de Jésus, signe de réconciliation. Aidez-moi à préparer ce jour de gloire ; les anges veillent et prient : imitez-les !
Je me réjouis déjà. Ma Conception immaculée écrase la tête du serpent venimeux.

Bénédicte.

Ce message est celui du lundi 31 mars 2008. Le fait de le publier ne signifie pas que nous sommes sûrs de son authenticité, mais tout simplement parce qu’il nous semble crédible. Seul le jugement de notre Mère, la Sainte Église peut porter un jugement approprié à toute révélation privée et nous nous y conformerons humblement.
Feu d'amour sur le monde

samedi 14 mars 2009

VRAIE DEVOTION I - 3

Marie, Mère de Dieu

Si je parlais à des esprits forts de ce temps, je prouverais tout ce que je dis simplement, plus en long, par la sainte Écriture et les saints Pères, dont je rapporterais les passages latins, et par plusieurs solides raisons qu'on pourra voir au long déduites par le R. P. Poiré en sa Triple Couronne de la Sainte Vierge [1]; mais comme je parle particulièrement aux pauvres et aux simples, qui, étant de bonne volonté et ayant plus de foi que le commun des savants, croient plus simplement et avec plus de mérite, je me contente de leur déclarer simplement la vérité, sans m'arrêter à leur citer tous les passages latins qu'ils n'entendent pas; quoique je ne laisse pas d'en rapporter quelques-uns, sans les rechercher beaucoup. Continuons.La grâce perfectionnant la nature, et la gloire perfectionnant la grâce, il est certain que Notre Seigneur est encore dans le ciel aussi Fils de Marie qu'il l'était sur la terre, et que, par conséquent, il a conservé la soumission et l'obéissance du plus parfait de tous les enfants à l'égard de la meilleure de toutes les mères. Mais il faut prendre garde de concevoir en cette dépendance quelque abaissement ou imperfection en Jésus-Christ ; car Marie étant infiniment au-dessous de son Fils, qui est Dieu, ne lui commande pas comme une mère d'ici-bas commanderait à son enfant, qui est au-dessous d'elle. Marie, étant toute transformée en Dieu par la grâce et la gloire qui transforme tous les saints en lui, ne demande, ne veut, ni ne fait rien qui soit contraire à l'éternelle et immuable volonté de Dieu. Quand on lit donc dans les écrits des saints Bernard, Bernardin, Bonaventure, etc., que dans le ciel et sur la terre, tout, jusqu'à Dieu même, est soumis à la très sainte Vierge, ils veulent dire que l'autorité que Dieu a bien voulu lui donner est si grande qu'il semble qu'elle ait la même puissance que Dieu; et que ses prières et demandes sont si puissantes auprès de Dieu, qu'elles passent toujours pour des commandements auprès de sa majesté qui ne résiste jamais à la prière de sa chère mère, parce qu'elle est toujours humble et conforme à sa volonté.Si Moise, par la force de sa prière, arrêta la colère de Dieu sur les Israélites [2], d'une manière si puissante que le très haut et infiniment miséricordieux Seigneur, ne pouvant lui résister, lui dit qu'il le laissât se mettre en colère et punir ce peuple rebelle, que devons-nous penser, à plus forte raison, de la prière de l'humble Marie et digne Mère de Dieu, qui est plus puissante auprès de sa majesté que les prières et intercessions de tous les anges et les saints du ciel et de la terre ?Marie commande dans les cieux sur les anges et les bienheureux. Pour récompense de son humilité profonde, Dieu lui a donné le pouvoir et la commission de remplir de saints les trônes vides dont les anges apostats sont tombés par orgueil. Telle est la volonté du Très-Haut qui exalte les humbles, que le ciel, la terre et les enfers plient bon gré mal gré aux commandements de l'humble Marie qu'il a faite souveraine du ciel et de la terre, la générale de ses armées, la trésorière de ses trésors, la dispensatrice de ses grâces, l'ouvrière de ses grandes merveilles, la réparatrice du genre humain, la médiatrice des hommes [3],l'exterminatrice des ennemis de Dieu et la fidèle compagne de ses grandeurs et de ses triomphes.

[1] Ouvrage excellent où Montfort puisait habituellement ses textes et ses considérations sur la Sainte Vierge.[2] Qui s'appesantissait sur les Israélites.[3] L'association de Marie à l'oeuvre rédemptrice et réparatrice de Jésus permet de tenir ce langage qui ne diminue en rien l'unique rôle du Sauveur, du rédempteur.

jeudi 29 janvier 2009

PREMIERS SAMEDIS DU MOIS...

Les premiers samedis de chaque mois
demandés par la très Sainte Viergeà Fatima

La voix du Saint-Père en 1912

Au cours de nos recherches nous avons trouvé dans un ancien tome du Messager du Sacré-Cœur, un article très intéressant, concernant la dévotion des premiers samedis du mois.
Cette trouvaille nous confirma l’étroite collaboration et la convergence qui existe entre la Sainte Vierge et son premier fils de prédilection, le Pape. En l’occurrence, il s’agit de Pie X, que l’Église plaça depuis sur les autels de la chrétienté.
Sous le titre : Un nouveau décret de Rome, l’auteur de l’article, le Père Claude Verley, jésuite, écrit :
« Il est raconté dans les révélations de sainte Gertrude qu’ayant un jour demandé à Notre-Seigneur : “— Que ferai-je pour vous plaire davantage ?” — Voici ma Mère, lui fut-il répondu, efforce-toi de la louer dignement.”
Ce dialogue se renouvelle. Mais la confidente du Sacré-Cœur n’en est plus seule favorisée. Bien des âmes qui lui ont succédé dans le rôle magnifique d’apôtres du Cœur de Jésus, après avoir répondu au désir divin par la célébration fervente des premiers Vendredis du mois, ont demandé à leur tour : “— Que ferons-nous de plus ?” Et par son Vicaire, Jésus leur répond : “Voici ma Mère, elle aussi a eu le Cœur transpercé, elle aussi est tous les jours outragée et blasphémée. Efforcez-vous de réparer dignement.”
Motifs et moyens sont clairement indiqués dans le document pontifical, que nous commencerons par citer en entier. Ce décret fut approuvé dans l’audience du 13 juin 1912, et publié dans les Acta Apostolicæ Sedis du 30 septembre.
“Notre très Saint-Père le Pape Pie X, pour augmenter la dévotion des fidèles envers la très glorieuse et immaculée Mère de Dieu, et pour encourager le filial désir de réparation, qui s’est révélé parmi les chrétiens eux-mêmes, et qui les pousse à offrir quelque expiation pour les blasphèmes odieux proférés par des hommes pervers contre le nom très auguste et la dignité suréminente de la Sainte Vierge, a daigné accorder de lui-même, à tous ceux qui, le premier Samedi de chaque mois, s’étant confessés et approchés de la sainte Table, accompliront, en esprit de réparation, quelques actes particuliers de piété en l’honneur de la bienheureuse Vierge Immaculée, et prieront aux intentions du Souverain Pontife, une Indulgence plénière, applicable aux défunts.”
Tout d’abord — poursuit le Père Verley — rendons-nous bien compte de ce que contient ce décret. Quatre choses à remarquer :
1° Le Pape veut augmenter dans le peuple chrétien la dévotion à la Sainte Vierge.
2° Il bénit et encourage une manifestation spéciale de cette dévotion, pour laquelle les chrétiens de nos jours[1] semblent avoir un véritable attrait, à savoir l’esprit de réparation pour les impiétés, blasphèmes et sacrilèges qui s’attaquent au nom ou au culte de Marie.
3° C’est de lui-même, c’est-à-dire de sa propre initiative, ou du moins de son plein gré, avec une joie et une ferveur marquées, que le Pape recommande et appuie de son autorité cette forme nouvelle de la piété filiale envers notre Mère du ciel.
4° Pour achever de montrer la mesure de son approbation, il ouvre largement — plénièrement — le trésor de l’Église, et dote aussi richement qu’il le peut la pratique des premiers Samedis, à la triple condition que le fidèle communiera, fera quelque pieux exercice de réparation, et priera aux intentions du Souverain Pontife.
Voilà la parole du Pape. À ce titre seul, elle devrait déjà être la bienvenue. Il est facile de voir combien elle s’harmonise avec les grandes paroles venues de Rome ces dernières années, et quel heureux complément elle leur apporte.
La foi est en péril. Le Pasteur vigilant a jeté le cri d’alarme. Il a déjoué, en les prévenant, les sourdes menées de l’adversaire. Que reste-t-il à faire sinon que de recourir plus instamment à Celle qui a triomphé de toutes les hérésies?
La vie surnaturelle languit et s’étiole, par suite d’ambiances malsaines, de promiscuités dangereuses. Et le mot d’ordre est venu: “Serrez-vous; soutenez-vous les uns les autres !” Mais où se serrer mieux qu’autour de la Mère par qui nous est venue cette vie, et par qui elle s’épanouit ?
La Communion est trop peu à l’honneur. Jésus-Hostie se plaint de ne pouvoir se donner davantage. Et son fondé de pouvoir nous a répété les appels de son Cœur. Quel meilleur moyen d’y répondre que d’aller demander à Celle qui fut la première demeure de Jésus en ce monde, comment on le reçoit et comment on le traite ?
Enfin, c’est l’esprit catholique que nous sommes invités, que nous avons ordre de restaurer en nous et autour de nous. Mais qu’est-ce que l’esprit catholique, si ce n’est un esprit filial ? Et où apprend-on mieux qu’auprès d’une Mère à se conduire en fils ?
Pour toutes ces raisons, n’est-il pas bien naturel que le Pape Pie X, saintement régnant, ait à cœur d’augmenter la dévotion des fidèles envers la très glorieuse et immaculée Mère de Dieu ?
La première chose à faire — poursuit toujours le Père Verley — est d’entrer dans la pensée du Pape. Les considérations précédentes nous y ont aidés, en nous montrant l’opportunité providentielle de cet acte. La lumière se fera plus satisfaisante encore, si nous interrogeons notre propre expérience et notre cœur.
Oui, il y a beaucoup à réparer pour qui aime la Sainte Vierge. La Passion de Jésus recommence toujours: et pour cela même la Passion de Marie ne cesse jamais.
Toujours elle l’entend traiter de malfaiteur et condamner à mort. Toujours elle le voit dépouiller, déchirer de coups, couvrir de crachats et clouer au pilori. Et elle n’est plus que la mère d’un homme de rien. La virginité est une fable; son Immaculée Conception, une légende; sa sublime dignité, une usurpation.
Les protestants ne la connaissent pas. Les modernistes la déshonorent. Les gouvernements vident les cloîtres et menacent ses sanctuaires. Les esprits forts raillent son rosaire et ses médailles miraculeuses. Les émeutiers mutilent ses statues... Et ce qui est pire, des chrétiens n’ont pour elle qu’une affection tiède, qu’une confiance limitée, qu’une dévotion de routine.
Il y a beaucoup à réparer pour le passé, pour le présent. Des âmes d’élite l’ont compris avant nous. Faut-il rappeler la chevaleresque indignation d’Ignace de Loyola, quand, au lendemain de sa conversion, suivant à cheval le chemin de Monserrat, et entendant un mécréant blasphémer la Sainte Vierge, il fut sur le point de foncer sur lui ? Mais son cheval prit un autre chemin, la Providence épargnant ainsi au pieu chevalier un excès de zèle et lui évitant d’ensanglanter l’épée dont il allait faire don à l’autel de Notre-Dame. D’autres, par des armes plus évangéliques, ont lutté pour l’honneur de Marie; des voix éloquentes, de savantes plumes, ont vengé ses privilèges. Faut-il citer Newman et sa victorieuse riposte aux attaques protestantes de Pusey; le cardinal Pie et ses homélies si pleines de science et de cœur en l’honneur de l’Immaculée; tous les convertis de ces dernières années, qui parlent si volontiers des miséricordes de leur Mère, tel ce romancier qui disait d’un poète : Comme tous les convertis, il fût gâté par la Vierge, roulé dans des langes de tendresse ?
Venger Marie par la polémique, par l’enseignement, par la poésie, n’est pas à la portée de tous. Mais réparer par la prière, par la Communion, par un redoublement d’affection filiale, qui pourrait légitimement s’y soustraire ? Il est bien juste que nous la consolions un peu : elle en a tant consolé. » [2]
A suivre...


[1] En 1912-1913, bien entendu.
[2] Messager du Sacré-Cœur. 1913.

dimanche 25 janvier 2009

VRAIE DEVOTION - PARTIE I - 2

Si nous examinons de près le reste de la vie de Jésus-Christ, nous verrons qu'il a voulu commencer ses miracles par Marie : il a sanctifié saint Jean dans le sein de sa mère sainte Élisabeth, par la parole de Marie; aussitôt qu'elle eût parlé, Jean fut sanctifié, et c'est son premier et plus grand Miracle de grâce. Il changea, aux noces de Cana, l'eau en vin, à son humble prière, et c'est son premier miracle de nature [1]. Il a commencé et continué ses miracles par Marie, et il les continuera jusqu'à la fin des siècles par Marie [2].
Dieu le Saint-Esprit étant stérile en Dieu, c'est-à-dire, ne produisant point d'autre personne divine, est devenu fécond par Marie qu'il a épousée [3] : c'est avec elle, en elle et d'elle, qu'il a produit son chef-d'oeuvre qui est un Dieu fait homme , et qu'il le produit tous les jours jusqu'à la fin du monde [4]. Les prédestinés sont les membres du corps de ce chef adorable ; c'est pourquoi plus il trouve Marie, sa chère et indissoluble épouse, dans une âme, et plus il devient opérant et puissant pour produire Jésus-Christ en cette âme, et cette âme en Jésus-Christ [5].
Ce n'est pas qu'on veuille dire que la sainte Vierge donne au Saint-Esprit la fécondité, comme s'il ne l'avait pas: puisque, étant Dieu, il a la fécondité ou la capacité de produire, comme le Père et le Fils, quoiqu'il ne la réduise pas à l'acte, ne produisant point d'autre personne divine. Mais on veut dire que le Saint-Esprit, par l'entremise de la sainte Vierge, dont il veut bien se servir quoiqu'il n'en ait pas absolument besoin, réduit à l'acte sa fécondité, en produisant en elle et par elle Jésus-Christ et ses membres : mystère de grâce inconnu même aux plus savants et spirituels d'entre les chrétiens [6].
La conduite que les trois personnes de la très sainte Trinité ont tenue dans l'incarnation et le premier avènement de Jésus-Christ, elles la gardent tous les jours d'une manière invisible dans la sainte Église, et la garderont jusqu'à la consommation des siècles dans le dernier avènement de Jésus-Christ.
Dieu le Père a fait un assemblage de toutes les eaux, qu'il a nommé la Mer: il a fait un assemblage de toutes ses grâces,qu'il a appelé Marie [7].
Ce grand Dieu a un trésor ou un magasin très riche, où il a renfermé tout ce qu'il a de beau, d'éclatant, de rare et de précieux, jusqu'à son propre Fils [8] ; et ce trésor immense n'est autre que Marie, que les saints appellent le trésor du Seigneur, de la plénitude duquel les hommes sont enrichis.
Dieu le Fils a communiqué à sa mère tout ce qu'il a acquis par sa vie et sa mort, ses mérites infinis et ses vertus admirables ; et il l'a faite la trésorière de tout ce que son Père lui a donné en Héritage; c'est par elle qu'il applique ses mérites à ses membres, qu'il communique ses vertus et distribue ses grâces ; c'est son canal mystérieux ; c'est son aqueduc, par où il fait passer doucement et abondamment ses miséricordes.
Dieu le Saint-Esprit a communiqué à Marie, sa fidèle épouse, ses dons ineffables, et il a choisie pour la dispensatrice de tout ce qu'il possède ; en sorte qu'elle distribue à qui elle veut, autant qu'elle veut, comme elle veut et quand elle veut, tous ses dons et ses grâces ; et il ne se donne aucun don céleste aux hommes qu'il ne passe par ses mains virginales [9] ; car telle a été la volonté de Dieu, qui a voulu que nous ayons tout en Marie ; ainsi sera enrichie, élevée et honoré du Très-Haut celle qui s'est appauvrie, humiliée et cachée jusqu'au fond du néant par sa profonde humilité, pendant toute sa vie : voila les sentiments de l'Église et des saints Pères.
***

[1] Miracle de grâce, c'est-à-dire, dans l'ordre invisible de la sanctification des âmes ; miracle de nature, c'est-à-dire, dans l'ordre des phénomènes physiques et sensibles.
[2] Marie les sollicite de son Fils et Jésus nous les accorde à sa demande.
[3] D'une façon spirituelle et mystique, par la suréminente sanctification de Marie qui l'associe et l'unit très intimement à l'adorable Trinité.
[4] La production de l'humanité sainte du Sauveur, son union à la personne éternelle du Verbe, la production de la grâce et par conséquent de la ressemblance et présence de Jésus-Christ en nous, sont des oeuvres réellement communes à toute la divine Trinité ; mais elles sont ordinairement et spécialement attribuées, appropriées à l'Esprit-Saint, Esprit d'amour et de perfection.
[5] Il est fort important d'établir ce qu'on doit entendre par la présence de Jésus et de Marie dans les âmes, car notre bienheureux y revient fréquemment comme à l'une des idées fondamentales de son traité. 1° Il ne s'agit pas de la présence eucharistique de Jésus en nous ; cette présence est très réelle, mais seulement passagère, selon la durée des Saintes espèces dans notre poitrine. 2° Il ne s'agit pas d'une présence réelle de son humanité, de son âme, de son corps, dans toutes les personnes qui lui appartiennent par la grâce sanctifiante ; cette sorte de présence, non seulement n'a aucun fondement dans la doctrine catholique, mais pourrait conduire à de graves erreurs. 3° Il ne s'agit donc pas non plus d'une présence réelle de l'âme ou du corps de Marie dans l'âme et le corps des fidèles ; les mêmes raisons s'y opposent et avec plus de force encore. Mais il s'agit simplement : 1° de la présence morale de Jésus en nous et de nous en lui, par notre mutuelle connaissance et par notre mutuel amour ; par la sanctification que sa grâce nous procure et par la ressemblance qu'elle nous donne avec lui ; par son action divine constante sur nous, et par son intercession perpétuelle pour nous ; enfin par l'action que parfois son humanité sainte peut elle-même exercer en notre faveur, soit directement, soit indirectement par la répression de nos ennemis. Il s'agit simplement : 2° de la présence morale de Marie en nous ; et de nous en elle, par notre mutuelle connaissance et notre mutuel amour, par la grâce qui en nous unissant et nous assimilant à son Fils nous unit et nous assimile à elle ; par son intercession continuelle en notre faveur ; enfin par l'action surnaturelle que Dieu veut qu'elle exerce çà et là sur nous ou contre nos ennemis. - Toute autre explication forcerait et fausserait la pensée du bienheureux. On voudra bien s'en souvenir constamment dans la lecture de son ouvrage.
[6] Se rappeler qu'il ne peut être question ici que d'une oeuvre appropriée ou attribuée et non propre au Saint-Esprit. Inconnue aux chrétiens du temps où écrivait Montfort, cette doctrine, dans son sens vrai, est bien connue des théologiens de toute époque. Elle se résume en ceci : 1° Marie est l'instrument dont Dieu s'est servi pour donner an monde un rédempteur et un Sanctificateur. 2° Le Saint-Esprit qui n'est et ne peut être le principe d'aucune personne divine, est principe avec le Père et le Fils, principe unique et indivisible, de l'Incarnation du Verbe et de la divine Maternité de Marie. C'est ainsi que la fécondité, la capacité de produire, qu'il possède par le fait qu'il a la nature divine, se trouve merveilleusement réduite à l'acte, comme dit Montfort, c'est-à-dire, effectivement féconde, effectivement productrice de l'oeuvre la plus sublime qui se puisse imaginer après la génération du Verbe et la procession du Saint-Esprit lui-même.
[7] En latin les mers se disent maria, ce qui ressemble an nom latin de la Sainte Vierge : Maria. Notre ingénieux auteur fait allusion a cette analogie.
[8] Même son propre Fils.
[9] C'est la toute-puissance suppliante dont parlent les saints Docteurs. D'ailleurs la volonté de Marie est en tout et toujours parfaitement soumise à celle de Dieu, suivant l'inspiration et les desseins duquel, nous l'allons voir, elle exerce sa fonction d'intervention.