samedi 27 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - VI

Marie, modèle de l'Église

En outre, la bienheureuse Vierge est liée intimement à l'Église par le don et la charge de la maternité divine qui l'unit à son Fils, le Rédempteur, de même que par les grâces et les fonctions singulières dont elle est investie. La Mère de Dieu est la figure de l'Église, comme l'enseignait déjà saint Ambroise, et cela dans l'ordre de la foi, de la charité et de l'union parfaite avec le Christ. En effet, dans le mystère de l'Église, qui reçoit, elle aussi, avec raison, les noms de Mère et de Vierge, la bienheureuse Vierge Marie est venue la première, offrant d'une manière éminente et singulière le modèle de la Vierge et de la Mère. Car, dans la foi et l'obéissance, elle engendra sur terre le Fils même de Dieu, sans commerce charnel, mais sous l'action de l'Esprit-Saint; nouvelle Ève, elle a cru, non plus au serpent ancien, mais au messager de Dieu, d'une foi qu'aucun doute n'altéra. Elle enfanta le Fils que Dieu a établi premier-né d'un grand nombre de frères (Rm. 8, 29), c'est-à-dire des fidèles. Aussi coopère-t-elle, dans son amour de mère, à les engendrer et à les éduquer.
L'Église, qui contemple la sainteté mystérieuse et imite la charité de Marie, l'Église, qui accomplit fidèlement la volonté du Père, devient mère, elle aussi, par l'accueil plein de foi qu'elle offre au Verbe de Dieu. Car, par la prédication et le baptême, elle engendre à la vie nouvelle et immortelle des fils conçus du Saint-Esprit nés de Dieu. Elle est aussi la vierge qui maintient intègre et pure foi qu'elle a donnée à l'Époux. A l'imitation de la Mère de son Seigneur, elle conserve d'une façon virginale, par la vertu de l'Esprit-Saint, une foi intacte, une espérance ferme et une charité sincère.

(VATICAN II : “Lumen gentium”, 63-64).

vendredi 26 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - V

La sainte Vierge après l'Ascension

Comme il avait plu à Dieu de ne pas manifester solennellement le mystère du salut de l'humanité avant d'avoir envoyé l'Esprit, que le Christ avait promis, nous voyons les Apôtres, avant le jour de la Pentecôte, "Persévérant d'un seul cœur dans la prière, en compagnie de quelques femmes, de Marie Mère de Jésus et des frères de celui-ci" (Ac. 1, 14), et nous voyons aussi Marie implorer par ses prières le don de l'Esprit, cet Esprit qui l'avait déjà couverte elle-même de son ombre à l'Annonciation. Enfin, la Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap. 19, 16) et vainqueur du péché et de la mort.
(VATICAN II : “Lumen gentium”, 59).

jeudi 25 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - IV

La sainte Vierge et l'enfance de Jésus

Cette union de la Mère et de son Fils dans l'œuvre de la Rédemption se manifeste depuis le moment de la conception virginale du Christ jusqu'à sa mort. C'est d'abord lorsque Marie, qui se porte en hâte vers Élisabeth, est proclamée par celle-ci bienheureuse à cause de sa foi dans la promesse du salut; le précurseur se réjouit alors dans le sein de sa mère (cf. Lc I, 41-45).
Cette union se manifeste ensuite à la nativité, lorsque la Mère de Dieu, toute joyeuse, montra aux bergers et aux Mages son Fils premier-né, lui qui n'a pas lésé sa virginité, mais l'a consacrée. Quand elle le présenta au Seigneur dans le temple une fois présentée l'offrande des pauvres, elle entendit Siméon annoncer à la fois que le Fils serait un signe de contradiction et qu'une épée transpercerait l'âme de la mère, pour que se révèlent les pensées d'un grand nombre de cœurs (cf. Lc 2, 34-35). Après avoir perdu l'enfant Jésus et l'avoir cherché avec angoisse, ses parents le trouvèrent au temple, aux choses de son Père, et ils ne comprirent pas les paroles du Fils. Sa mère méditait et conservait toutes ces choses en son cœur (cf. Le 2, 41-51).

La sainte Vierge et le ministère public de Jésus

Durant la vie publique de Jésus, sa Mère fait des apparitions qui sont pleines de sens. Dès le début, quand, aux noces de Cana de Galilée, émue de compassion, elle provoque par son intercession le premier des miracles de Jésus-Messie (cf. Jn. 2, 1-11). Pendant la prédication de Jésus, elle entendit les paroles où son Fils, plaçant le Royaume au-dessus des rapports et des liens de la chair et du sang, proclama bienheureux ceux qui écoutent et gardent la parole de Dieu (cf. Mc 3, 35; Lc 11, 27-28), ainsi qu'elle le faisait avec fidélité (cf. Lc 2, 19 et 51). Ainsi même la bienheureuse Vierge progressa sur le chemin de la foi, et elle resta fidèlement unie à son Fils jusqu'à la croix. Là, ce n'est pas sans réaliser un dessein divin qu'elle se tint debout (cf. Jn 19, 25); elle souffrit Profondément avec son Fils unique et s'associa de toute son âme maternelle à son sacrifice, acquiesçant avec amour à l'immolation de la victime qu'elle avait engendrée. Finalement, le même Christ Jésus, mourant sur la croix, la donna pour mère au disciple, en disant: "Femme, voici ton fils" (Cf. Jn 19, 26-27). (VATICAN II : Lumen gentium, 57-58).

mercredi 24 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - III

RÔLE DE LA SAINTE VIERGE DANS L'ÉCONOMIE DU SALUT

La Mère du Messie dans l'Ancien Testament

Les saintes Lettres de l'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que la vénérable Tradition, montrent, avec une clarté grandissante, le rôle de la Mère du Sauveur dans l'économie du salut et nous la mettent, pour ainsi dire, sous les yeux. Les livres de l'Ancien Testament décrivent l'histoire du salut, où lentement se prépara la venue du Christ dans le monde. Ces documents des premiers âges, selon l'intelligence qu'en a l'Église à la lumière de la révélation parfaite qui devait suivre, mettent peu à peu en une lumière toujours plus claire la figure d'une femme: la Mère du Rédempteur. C'est elle qu'on devine déjà prophétiquement présentée sons cette lumière dans la promesse, qui est faite à nos premiers parents tombés dans le péché, de la victoire sur le serpent (cf. Gn. 3, 15). Pareillement, c'est elle, la Vierge qui concevra et mettra au monde un Fils dont le nom sera Emmanuel (cf. Is. 7, 14; cf. Mich. 5, 2-3; Mt. 1, 22-23). Elle est au premier rang de ces humbles et de ces pauvres du Seigneur qui attendent le salut avec confiance, et reçoivent de lui le salut. Et enfin, avec elle, fille sublime de Sion, après la longue attente de la promesse, les temps s'accomplissent et une nouvelle économie s'instaure lorsque le Fils de Dieu prend d'elle la nature humaine pour libérer l'homme du péché par les mystères de sa chair.

Marie à l'Annonciation

Le Père des miséricordes a voulu que l'acceptation de la mère prédestinée précédât l'Incarnation; il voulait que de même qu'une femme avait contribué à donner la mort, de même une femme servît à donner la vie. Et cela vaut d'une manière extraordinaire pour la Mère de Jésus: elle a donné au monde la Vie même qui renouvelle tout, et elle a été enrichie par Dieu de dons correspondant à une si haute fonction. Il n'est pas étonnant que les saints Pères appellent communément la Mère de Dieu la Toute Sainte, celle qui est indemne de toute tache du péché, celle qui est façonnée et formée comme une nouvelle créature par l'Esprit-Saint. Ornée dès le premier instant de sa conception des splendeurs d'une sainteté tout à fait singulière, la Vierge de Nazareth est, sur l'ordre de Dieu, saluée par l'Ange de l'Annonciation comme "pleine de grâces" (cf. Lc 1, 28); et elle répond au messager céleste: "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole" (Lc 1, 38). Ainsi Marie, fille d'Adam, acquiesçant au verbe de Dieu, est devenue Mère de Jésus et embrassant de plein cœur, sans être entravée par aucun péché, la volonté salvatrice de Dieu, elle s'est consacrée totalement comme servante du Seigneur à la personne et à l'œuvre de son Fils, toute au service du mystère de la Rédemption en dépendance de son Fils et en union avec lui, par la grâce de Dieu Tout Puissant. C'est donc à juste titre que les saints Pères estiment que Marie ne fut pas un instrument purement passif dans les mains de Dieu, mais qu'elle coopéra au salut de l'homme dans la liberté de sa foi et de son obéissance. En fait, comme le dit saint Irénée, "en obéissant, elle est devenue cause du salut pour elle-même et pour tout le genre humain". Et, avec Irénée, bien des anciens Pères affirment volontiers, dans leur prédication, que "le nœud de la désobéissance d'Eve a été dénoué par l'obéissance de Marie; ce que la vierge Eve lia par son incrédulité, la foi de la Vierge Marie le délia" ; et par comparaison avec Eve ils appellent Marie "Mère des vivants", et affirment très souvent : "la mort nous est venue par le moyen d'Eve, la vie par celui de Marie". (VATICAN II: “Lumen gentium, 55-56)

mardi 23 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - II

La sainte Vierge et l'Eglise

En effet, la Vierge Marie, qui, à l'annonce de l'Ange, accueillit dans son cœur et dans son corps .le Verbe de Dieu et apporta la vie au monde, est reconnue et honorée comme la vraie Mère de Dieu et du Rédempteur. Rachetée d'une manière très sublime en considération des mérites de son Fils et unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle est revêtue de la fonction et de la dignité suprême de Mère du Fils de Dieu. Aussi est-elle la fille préférée du Père et le temple de l'Esprit-Saint, par le don de cette grâce suprême, elle dépasse de loin toutes les autres créatures célestes et terrestres.
Cependant, elle est en même temps, de par sa descendance d'Adam unie à tous les hommes, qui ont besoin du salut; bien plus, elle est "vraiment Mère des membres (du Christ)... parce qu'elle a coopéré par sa charité à la naissance, dans l'Eglise, des fidèles, qui sont les membres de ce Chef". Aussi est-elle encore saluée du nom de membre suréminent et tout à fait singulier de l'Eglise, de figure et de modèle admirable de l'Eglise dans la foi et dans la charité l'Eglise catholique, docile à l'Esprit-Saint, la vénère avec une piété et une affection filiale comme une mère très aimante.

Intention du Concile

En conséquence, le saint Concile, au moment où il expose la doctrine relative à l'Eglise, en qui le divin Rédempteur opère le salut entend mettre soigneusement en lumière la fonction de la bienheureuse Vierge dans le mystère du Verbe incarné et du Corps mystique, et d'autre part, les devoirs des hommes rachetés envers la Vierge, Mère du Christ et mère des hommes, spécialement celle des fidèles. Il n'a pas cependant l'intention de proposer un enseignement complet au sujet de Marie, ni de dirimer des questions que le travail des théologiens n'a pas encore complètement élucidées. Aussi, gardent leurs droits les opinions qui sont librement proposées dans les écoles catholiques au sujet de celle qui, dans la sainte Eglise, tient la place la plus élevée après le Christ, et en même temps la plus proche de nous. (VATICAN II: “Lumen gentium”; 53-54)

dimanche 21 septembre 2008

ALLER A JESUS PAR MARIE

C'est honorer Jésus

Aller à Jésus-Christ par Marie, c'est véritablement honorer Jésus-Christ, parce que c'est marquer que nous ne sommes pas dignes d'approcher de sa sainteté infinie directement par nous-mêmes, à cause de nos péchés, et que nous avons besoin de Marie, sa sainte Mère, pour être notre avocate et notre médiatrice auprès de lui, qui est notre médiateur. C'est en même temps s'approcher de lui comme de notre médiateur et notre frère, et nous humilier devant lui comme devant notre Dieu et notre juge: en un mot, c'est pratiquer l'humilité qui ravit toujours le cœur de Dieu...
Se consacrer ainsi à Jésus par Marie, c'est mettre entre les mains de Marie nos bonnes actions qui, quoiqu'elles paraissent bonnes, sont très souvent souillées et indignes des regards et de l'acceptation de Dieu devant qui les étoiles ne sont pas pures.
Ah! prions cette bonne Mère et Maîtresse que, ayant reçu notre pauvre présent, elle le purifie, elle le sanctifie, elle l'élève et l'embellisse de telle sorte qu'elle le rende digne de Dieu. Tous les revenus de notre âme sont moindres devant Dieu, le Père de famille, pour gagner son amitié et sa grâce, que ne serait devant le roi la pomme véreuse d'un pauvre paysan, fermier de sa Majesté, pour payer sa ferme. Que ferait le pauvre homme, s'il avait de l'esprit et s'il était bien venu auprès de la reine? Amie du pauvre paysan et respectueuse envers le roi, n'ôterait-elle pas de cette pomme ce qu'il y a de véreux et de gâté et ne la mettrait-elle pas dans un bassin d'or entouré de fleurs; et le roi pourrait-il s'empêcher de la recevoir, même avec joie, des mains de la reine qui aime ce paysan... Modicum quid offerre desideras? manibus Mariae tradere cura, si non vis sustinere repulsam. Si vous voulez offrir quelque chose à Dieu, dit saint Bernard, mettez-[le] dans les mains de Marie, à moins que vous ne vouliez être rebuté.

(L-M Gringnion de Montfort : Le secret de Marie, 36.2 et 37.3)

VATICAN II ET MARIE - I

LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU DANS LE MYSTÈRE DU CHRIST ET DE L'ÉGLISE

PRÉAMBULE

Le déjà lointain concile du Vatican II, à l’étonnement de beaucoup de chrétiens — certains disaient vouloir “déboulonner” Marie, car selon eux, pauvres insensés, Elle faisait de “l’ombre” à son Fils ! —, dans sa Constitution dogmatique “Lumen gentium”, a laissé pour la postérité l’un des plus beaux textes sur la Vierge Marie notre Mère. C’est ce texte que nous allons vous faire lire, car il semble oublié de certains.
Ayant Marie comme patronne de notre Blog et son plus grand serviteur — saint Louis Marie Grignion de Monfort — comme protecteur, nous leur confions ces pages que, jour après jour, mois après mois, seront consacrées avec amour, tendresse et une filiale dévotion, à la Reine des Cieux, la Bienheureuse Mère de Dieu et des hommes.

La sainte Vierge dans le mystère du Christ

Dieu, très bienveillant et très sage, voulant accomplir la rédemption du monde, "lorsque les temps ont été révolus, a envoyé son Fils, qui est né d'une femme... afin de faire de nous des fils adoptifs" (Gal. 4, 4-5). "Pour nous hommes et pour notre salut il est descendu du ciel et s'est incarné par l'œuvre de l'Esprit-Saint dans la Vierge Marie". Ce divin mystère du salut nous est révélé et se continue dans l'Église, que le Sauveur a constituée comme son corps et dans laquelle les fidèles, adhérant au Christ comme à leur Tête et vivant en communion avec tous ses saints, doivent également vénérer le souvenir "avant tout de la glorieuse et toujours Vierge Marie, Mère de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ".

VATICAN II : Constitution dogmatique “Lumen gentium”, 52.