mercredi 24 septembre 2008

VATICAN II ET MARIE - III

RÔLE DE LA SAINTE VIERGE DANS L'ÉCONOMIE DU SALUT

La Mère du Messie dans l'Ancien Testament

Les saintes Lettres de l'Ancien et du Nouveau Testament, ainsi que la vénérable Tradition, montrent, avec une clarté grandissante, le rôle de la Mère du Sauveur dans l'économie du salut et nous la mettent, pour ainsi dire, sous les yeux. Les livres de l'Ancien Testament décrivent l'histoire du salut, où lentement se prépara la venue du Christ dans le monde. Ces documents des premiers âges, selon l'intelligence qu'en a l'Église à la lumière de la révélation parfaite qui devait suivre, mettent peu à peu en une lumière toujours plus claire la figure d'une femme: la Mère du Rédempteur. C'est elle qu'on devine déjà prophétiquement présentée sons cette lumière dans la promesse, qui est faite à nos premiers parents tombés dans le péché, de la victoire sur le serpent (cf. Gn. 3, 15). Pareillement, c'est elle, la Vierge qui concevra et mettra au monde un Fils dont le nom sera Emmanuel (cf. Is. 7, 14; cf. Mich. 5, 2-3; Mt. 1, 22-23). Elle est au premier rang de ces humbles et de ces pauvres du Seigneur qui attendent le salut avec confiance, et reçoivent de lui le salut. Et enfin, avec elle, fille sublime de Sion, après la longue attente de la promesse, les temps s'accomplissent et une nouvelle économie s'instaure lorsque le Fils de Dieu prend d'elle la nature humaine pour libérer l'homme du péché par les mystères de sa chair.

Marie à l'Annonciation

Le Père des miséricordes a voulu que l'acceptation de la mère prédestinée précédât l'Incarnation; il voulait que de même qu'une femme avait contribué à donner la mort, de même une femme servît à donner la vie. Et cela vaut d'une manière extraordinaire pour la Mère de Jésus: elle a donné au monde la Vie même qui renouvelle tout, et elle a été enrichie par Dieu de dons correspondant à une si haute fonction. Il n'est pas étonnant que les saints Pères appellent communément la Mère de Dieu la Toute Sainte, celle qui est indemne de toute tache du péché, celle qui est façonnée et formée comme une nouvelle créature par l'Esprit-Saint. Ornée dès le premier instant de sa conception des splendeurs d'une sainteté tout à fait singulière, la Vierge de Nazareth est, sur l'ordre de Dieu, saluée par l'Ange de l'Annonciation comme "pleine de grâces" (cf. Lc 1, 28); et elle répond au messager céleste: "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole" (Lc 1, 38). Ainsi Marie, fille d'Adam, acquiesçant au verbe de Dieu, est devenue Mère de Jésus et embrassant de plein cœur, sans être entravée par aucun péché, la volonté salvatrice de Dieu, elle s'est consacrée totalement comme servante du Seigneur à la personne et à l'œuvre de son Fils, toute au service du mystère de la Rédemption en dépendance de son Fils et en union avec lui, par la grâce de Dieu Tout Puissant. C'est donc à juste titre que les saints Pères estiment que Marie ne fut pas un instrument purement passif dans les mains de Dieu, mais qu'elle coopéra au salut de l'homme dans la liberté de sa foi et de son obéissance. En fait, comme le dit saint Irénée, "en obéissant, elle est devenue cause du salut pour elle-même et pour tout le genre humain". Et, avec Irénée, bien des anciens Pères affirment volontiers, dans leur prédication, que "le nœud de la désobéissance d'Eve a été dénoué par l'obéissance de Marie; ce que la vierge Eve lia par son incrédulité, la foi de la Vierge Marie le délia" ; et par comparaison avec Eve ils appellent Marie "Mère des vivants", et affirment très souvent : "la mort nous est venue par le moyen d'Eve, la vie par celui de Marie". (VATICAN II: “Lumen gentium, 55-56)

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